mercredi 3 avril 2013

Musique de l'Égypte antique

A quoi pouvait ressembler la musique de l'Égypte antique ?


Nous ne savons que très peu de choses de la musique de l'antiquité, et encore moins en ce qui concerne la musique égyptienne de cette époque. C'est la forme de musique connue la plus ancienne après celle des sumériens, et son évolution s'est faite sur plusieurs millénaires. Les vestiges archéologiques abondent en représentations de chanteurs et chanteuses, de danseurs et de musiciens avec leurs instruments. On trouve également de nombreux textes destinés à être chantés, hymnes pour les dieux ou pour les morts, chansons de fêtes ou pour toutes sortes d'occasions, et même la plus vieille chanson d'amour connue, vieille de presque 4300 ans (du règne de Pépi 1er sous la VIème dynastie). Il existe enfin des restes d'instruments, et les musicologues se sont depuis longtemps attelés à essayer d'en restituer des copies jouables. Toutefois, il n'existe pas, comme pour la musique de la Grèce antique, de partitions (même fragmentaires) sur lesquelles s'appuyer. Il a donc fallu extrapoler pour essayer d'imaginer ce que pouvait être la musique jouée à cette époque.

Le premier réflexe des musicologues a été de se tourner vers la musique liturgique copte, dont la tradition remonte, précisément, à l'Egypte antique. On a alors une première idée de quel était ce son.



La reconstitution d'instruments d'époque a permis de constater la présence d'un calibrage des instruments afin qu'ils sonnent à peu près tous pareils. Les sons produits par les flûtes typiques de ce temps ont également soulevé l'hypothèse que les gammes dites "pythagoriciennes" (donc inventées par les Grecs), à l'origine de nos gammes modernes, auraient déjà existé, au moins en partie, chez les égyptiens. Au moins deux gammes de sept notes semblent avérées : une diatonique ayant évolué progressivement vers celle de la mineur, et une autre sans doute importée des contrées Perses et plus proche des gammes arabes modernes.

Les tentatives d'interprétation de musique dans le style "Egypte antique" sont nombreuses, mais pas toujours heureuses. Certains résultats donnent l'impression d'écouter la bande son d'un péplum orientalisant ou, pire, un sorte de lounge oriental new age. Il y a eu, heureusement, des tentatives sérieuses. Celle que je préfère est celle de Soliman Gamil, professeur égyptien ayant lui-même reconstitué des instruments d'époque.


Pour approfondir le sujet, voir :
bubastis.be : une présentation détaillée de la musique égyptienne, à travers ses fonctions sociales, ses instruments, sa mythologie, son écriture embryonnaire et ses traces dans la musique d'aujourd'hui.
Egypte antique.fr : présentation plus approfondie des instruments, des notes et des rythmes supposés.

Illustration : Musicien et danseuse dans une tombe à Thèbes [anonyme, domaine public] (via Wikimedia Commons)

1 commentaire:

  1. Belle présentation. En son temps, Champollion avait vraisemblablement suposé que des liens encore inconnu à son époque, existaient entre les hiéroglyphes et le copte et aujourd'hui on sait qu'il avait raison. Pour ce qui est des musiques, il ne faut pas se contenter finalement, de cette sorte de film muet, que sont les représentations. Sur ce chemin, une petite équipe a, à partir des flûtes retrouvés et conservés au musée du Caire. Établi un travail de mesure très intéressant. Des gammes utiles à l'appréhension de ce que pouvait être ces musiques, on été mis en lumière.. A voir absolument. C'est ici http://egyptsound.free.fr/fathiVF.htm

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