mercredi 22 mai 2013

Inauguration du musée des instruments de Céret

Plus de 80 gendarmes arpentaient les rues de Céret (Pyrénées-Orientales) ce samedi 18 mai, jour de marché, mobilisation inédite s'il en est pour l'inauguration d'un nouveau musée et de surcroit pour une petite ville de 8 000 habitants. Rien de polémique pourtant, puisque cette nouvelle structure est un musée de la musique. Mais il se trouve que l'invité principal des cérémonies était Jean-Pierre Bel, président du Sénat et donc deuxième personnage de l'État. Ne manquaient pas, bien sûr, les habituels élus de conseil régional, général, agglo, mairie, etc. 


Les politiques brillent et tout le monde les regarde...
 On sentait certain membres des forces de l'ordre un peu nerveux (d'autant que certains esprits rebelles en ont profité pour organiser une manif, conséquence normale et justifiée lors de la venue de personnalités politiques de ce niveau) et le filtrage par les policiers en civil pour assister aux festivités était donc assez sévère.
Passé un long moment d'attente, les politiques arrivèrent, coupèrent le ruban et, enfin, vers 11 heures, Jean-Pierre Bel prit son air le plus intéressé et la visite du musée put commencer, guidée par son directeur Paul Macé.


Le musée des instruments de Céret (MúSIC) est logé dans l'ancien hôpital Saint-Pierre, rénové à partir des années 80. Il abritait déjà diverses associations sardanistes, dont le Centre internacional de música popular (CIMP), créé en 1987. Le CIMP lui-même possédait déjà une belle collection d'instruments catalans et méditerranéens, ainsi qu'un fonds de 12 000 partitions lié au répertoire traditionnel catalan (numérisation en cours). Gestionnaire du lieu, le directeur du CIMP est donc devenu directeur de ce musée, dont le projet prend forme il y a dix ans déjà.


 Une deuxième collection vient s'ajouter à ce fonds déjà riche : le couple Heinz Stefan Herzka et Verena Nil, voyageurs et collectionneurs d'instruments, décident il y a quelques années de léguer leur collection à la ville de Céret. On y trouve des instruments du monde entier, avec une importante quantité de hautbois, ainsi que de nombreux objets contextuels. Le fonds cumulé des deux collections comprend donc aujourd'hui près de 2 500 instruments et objets, dont seuls quelques centaines sont exposés simultanément.
 Hormis deux salles au rez-de-chaussée, la majeure partie du musée se situe au premier étage. On y trouve un ensemble de vitrines présentant les instruments soit par famille, soit par région géographique, ainsi que quelques espaces diffusant de la musique ou des films. La faible qualité des photos présentées ici ne leur rend par forcément hommage, mais il faut pourtant signaler que la scénographie de l'espace d'exposition est particulièrement réussie et l'on mesure le travail qui a été nécessaire afin de pouvoir présenter ces collections de manière convenable et intelligible.


Le rôle du musée ne se limitera pas à celui d'un espace d'exposition, semble-t-il, mais aussi de découverte de musiques du monde par le biais de conférences ou de concerts, d'animations, d'ateliers de fabrication d'instruments, etc. Les curieux pourront par exemple écouter Pascal Comelade, artiste cérétan et intersidéral, jouer avec un orchestre de musique traditionnelle birmane.

En attendant, la visite terminée, l'ensemble des personnalités se sont dirigés vers la chapelle Saint-Roch qui jouxte le bâtiment afin de nous gratifier de leurs discours, passage obligé avant les petits fours.

Jean-Pierre Bel (2ème en partant de la gauche) vient de réaliser qu'il y a cinq discours avant le sien.


Photos : Fabricio Cardenas