jeudi 11 août 2011

Du Portugal à l'Indonésie, le Keroncong

Les marins portugais arrivés en Indonésie au 16ème siècle y ont aussi amené leurs chansons et leurs instruments.
Avec le temps, les traditions musicales indonésiennes ont adapté cet héritage pour donner un genre nouveau, le Keroncong ou Kroncong (prononcer "Krontchong"). L'orchestre type comprend 2 ukulélés, une flute et/ou un violon, une guitare de type cavaquinho, un violoncelle et/ou une basse en pizzicatti. Un chanteur ou une chanteuse complète le tout.
Le nom lui-même vient des 2 ukulélés, qui donnent non seulement l'impression de jouer un peu en accéléré par rapport au chant, calme et posé, mais aussi d'être imbriqués l'un dans l'autre : l'un accentue les temps et joue plutôt en arpèges (produisant un son égal à "krong") et l'autre les contre-temps avec un jeu en allers-retours ("tchong").
Ecoutons Waljinah, une des plus célèbres interprètes de Keroncong depuis les années 60, avec plus de 200 albums et 1500 chansons enregistrées au compteur.
Bien sûr, le genre a progressivement vieilli et passe aujourd'hui pour un peu ringard. D'où quelques tentatives pour le moderniser, donnant naissance à la Pop Keroncong. Il n'y a que les instruments qui changent, en fait :
D'autres, tel Manthous, choisissent d'y intégrer des éléments du gamelan, tout en s'éloignant un peu plus des gammes occidentales :
Une des tentatives les plus populaires dans les années 70 fut celle du groupe Koes Plus. On pourrait presque y voir un avatar du reggae :


Finissons avec Bondan Prakoso & Fade 2 Black par une fusion plus intéressante entre le keroncong et des éléments de hip-hop :
Le Keroncong ne semble donc pas mort, puisqu'il a su se renouveler à travers le temps et s'exporte même aujourd'hui au Pays-Bas et à travers toute l'Asie du Sud-Est.

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